Quel est le prix d'un parfum de luxe ?
La France est le premier pays de l’Europe qui recense les plus grands passionnés de parfums. Ici, l’accès à des marques de luxe fait rêver. Mais les prix de vente s’envolent rapidement et atteignent des sommets sur internet ou dans les rayons des parfumeries. Comment s’explique alors le coût d’un parfum cher ? Voici nos précisions.
Les grands parfums ont avant tout une histoire
Il n’est pas rare de rencontrer des parfums « produits » dont l’édition se fait chaque année. Mais les vraies essences de parfumerie fine sont plus rares et toujours plus chères ! Avec un parfum de luxe à la personnalité affirmée, c'est certain, vous voguez dans une histoire de tradition, de savoir-faire et de rêve dont la longévité ne doit rien au hasard. Pour ces eaux de parfum, ce n'est pas nécessairement une question de prix. Les parfums qu'on lance, recèlent du génie à l’intérieur, un travail de cœur étroitement lié à l’esprit du parfumeur maison. Dans ces conditions, chaque sortie ou presque est un succès. Et ce succès coûte cher !
D’abord, la matière première naturelle est la raison d’être des vrais parfumeurs. Le coût des ingrédients à utiliser peut varier sensiblement d’une matière à une autre. Certaines récoltes de produits se font à la main, fleur après fleur, comme dans le cas du jasmin, de la rose, etc. Par contre, d’autres sont cultivés et exploités suivant une intelligence quasi industrielle. Leur coût est impacté par la rareté du végétal, la méthode de culture employée, la saisonnalité et les affres climatiques. À titre d’exemple, l’iris padilla est une des matières premières les plus cotées en parfumerie et qui se vend à prix d’or.
En dehors de ces matières coûteuses, les prix de plusieurs ingrédients de synthèse tendent à s’envoler aussi. Tous ces coûts liés à l’obtention des matières premières vont forcément avoir une incidence financière sur le prix de revient du parfum.
Un parfum cher, c’est aussi une histoire d’élaboration sélective
Que ce soit pour un parfum homme ou pour un parfum femme, pour faire naître le produit, il faut recourir aux services onéreux des "nez". Enfermés dans leurs bureaux, ces derniers créent des fragrances pour de grandes marques. À longueur de journée, ils testent des panachés de senteurs, des recettes originales de parfums qu'ils modifient sans cesse, dosage par dosage. L’opération est digne d’une œuvre d’art, c’est comme de la musique.
Lorsqu’on s’aperçoit de quelques fausses notes dans la partition, il faut les corriger. Dans cette industrie, les "nez" doivent impérativement répondre à la commande du parfumeur. Tout un travail d’expérimentation qui peut s’avérer inutile à l’arrivée, car chaque équipe est en concurrence avec une autre entreprise, qui tente aussi de répondre à la commande de la marque. Dans cette course effrénée, il faut au moins un an et demi pour développer un extrait de parfum. D’autres projets peuvent prendre plusieurs années à voir le jour. Dans la foulée, la grande majorité des essais infructueux finissent à la poubelle.
Difficile à l'évidence, lorsqu'on finit par concrétiser une harmonieuse robe de senteurs, de le commercialiser à un prix modeste. Une telle nouveauté immédiatement classée au rang d’un parfum haut de gamme, est lancée dans une tentative novatrice d’un best-seller en devenir.
Toutes ces étapes du processus créatif ayant pour but d’offrir au public des essences naturelles durables aux actifs de beauté, ont un énorme coût financier. Le soupçon financier se dégage d’ailleurs au tout premier spray du produit : on note en général un concentré d’imaginaire qui se marie au charme de végétaux exotiques dans une originale partition florale. Le sillage vaporeux est suave et voluptueux. L’ensemble de la touche de fraîcheur auréole contrastant des tonalités sensuelles dont la fonction consiste à mieux troubler les sens.
Un parfum de noblesse est enfin un hymne à la beauté
Une fois la fragrance préparée, le temps est venu de la mettre en flacon. Et évidemment, les petites bouteilles en verre représentent un poste de dépense important. Les grandes maisons de parfumerie font généralement appel à des designers spécialisés. Forme, dimensions, capot, vaporisateur... chaque détail est étudié pour séduire tout futur acheteur. Lorsque la conception est validée, il faut à présent recourir à un verrier pour l’élaboration des moules. La dernière phase consistera à créer le packaging du flacon. Les coûts de développement ont également un impact important sur le prix d’un parfum.
Et plus la fiole est sophistiquée, plus son développement exige de l’expertise et met du temps à sortir de l’unité de production. Le conditionnement d’un parfum de luxe se déroule donc en plusieurs étapes, dont les unes sont aussi exigeantes que les autres. Nettoyage des flacons, remplissage, pose des étiquettes, sérigraphie, montage du vaporisateur, sertissage, pose de cache-pompe, montage des étuis, expédition... L’incidence financière de toute cette chaîne de montage est colossale, associée à la masse horaire de travail nécessaire.
Une fois que le parfum est totalement prêt, reste l’impératif de le faire connaître et de le faire adopter. La communication marketing entre alors en jeu. Ce levier commercial est d’ordinaire le poste de dépense le plus élevé des grands parfumeurs.